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yèvala

2019

Peut-être le nom d’une île sous le vent, lointaine, aux couleurs denses et à la végétation luxuriante.

Sous son air de corail, il cache un autre souvenir. Celui d’un paradis plus proche, la montagne, le calme réparateur, le silence d’une vie parfois dure, d’autres nuances.

Des préalpes fribourgeoises au Val d’Hérens, d’un détour par Charlevoix et le parc des Grands jardins, les lichens récoltés ont brûlé pour ne laisser que leur forme.

Yèvala me ramène à mes racines, Yèvala n’est autre que lichen en patois fribourgeois.

 

Dans cette œuvre, une comparaison est faite entre le côté rocailleux, rude de la montagne et une île abrupte, sauvage, hostile à l’homme.

Pour bon nombre d’entre nous, l’île a une connotation de paradis, de soleil, de cocotiers, de poissons colorés. Pourtant, Robinson Crusoé avait nommé l’île sur laquelle il avait échoué « Despair Island ». Ile du désespoir face à la solitude ressentie. Les liens avec la vie montagnarde sont alors évidents. On peut bien vivre dans un paradis, la solitude peut devenir un tel fardeau qu’il devient enfer.

 

Des lichens ont été enduits de porcelaine pour représenter cette idée. Ils ressemblent alors à des coraux, évoquant en nous ces lieux lointains.

Du côté scientifique, les lichens sont des organismes associant un champignon à une algue, corrélation entre vie terrestre et sous-marine.

 

Accusés il a longtemps de parasites, d’excréments de la terre, ils sont aujourd’hui indicateurs de pollution utilisés pour la biosurveillance. D’une importance plutôt méconnue, ces quelques 20000 espèces se nourrissent à partir de l’atmosphère et contribuent à l’épuration et au recyclage des éléments.

 

Ce qui nous amène inévitablement à un autre thème : l’écologie et la question de (sur)consommation.

Problème actuel récurrent loin d’être résolu, les îles de plastiques présents dans les océans qui deviennent continents à part entière, les microplastiques envahissent les eaux et transforment les paradis les plus sauvages en poubelles flottantes à cause de notre consommation effrénée.

Il faudrait un grand changement de notre mode de vie moderne, une  réduction du confort, une remise en question de chacun pour réinventer notre système de consommation.

Une question subsiste : que vont devenir ces paradis lointains ?

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